Rabat de Lyautey à Mohammed VI

Le nouveau port de pêche de Salé, rendu nécessaire par l’aménagement des berges du Bouregreg en 2006, utilisées jusque là pour le débarquement des pêches, a été aménagé dès 2009 en partenariat avec l’Office National de la Pêche. Il s’agit d’un PDA « point de débarquement aménagé », réalisé dans le cadre du Programme National d’Aménagement du Littoral (PNAL). Les PDA sont des espaces aménagés sous l’égide du Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime pour contribuer à la réalisation du plein potentiel de la pêche artisanale.

Ce port comprend une plateforme destinée à recevoir équipements et matériels de travail (moteurs, filets, etc.) et 58 boxes individuels pour stocker l’attirail des pêcheurs. Mais au regard des nombreux pêcheurs de Rabat et Salé (plus d’une centaine de barques), il semble avoir été manifestement sous dimensionné.

Son implantation a été difficile compte tenu de son environnement, coincé entre le cimetière Sidi Ben Achir, la plage de Salé, et le Borj Adoumoue (appelé aussi Skalla La-kdima). La hauteur originelle des digues trop basse n’offrait pas assez de résistances face aux tumultes de l’océan et la digue a dû être réaménagée et renforcée régulièrement. Le chenal vers le bassin fait l’objet de désensablement régulier nécessitant un entretien coûteux. Enfin, l’inclinaison du pont de débarquement n’est pas pratique pour les pêcheurs. A cause du flux et du reflux des vagues, les bateaux sont déstabilisés lors du déchargement du poisson, ce qui rend souvent périlleuse la tâche des pêcheurs.
Les barques utilisées par ces braves artisans pêcheurs sont des canots à moteur de 25 chevaux, d’une longueur de cinq mètres maximum et de 2 tonneaux de jauge brute. De trois à cinq hommes y prennent place et partent pour vingt quatre heures au plus, selon la durée des marées, dans une zone de cinq miles marins. Ils pêchent au trémail (filet de trois nappes) pour les soles, crustacés, lottes, raies ou à la palangre pour les bars, dorades, lieus jaunes, congres, maigres…

Il faut aller voir l’arrivée des pêcheurs, tous les matins dans leurs magnifiques barques colorées, ne serait-ce que pour rendre hommage à leur travail difficile.

source :HAMIDI Leïla, étude “Le projet d’aménagement de la vallée du Bouregreg, un projet social ?