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Rabat de Lyautey à Mohammed VI

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Dates-clés de l’histoire contemporaine du Maroc de 1961 à 1965, de l’avènement de Hassan II à la disparition de Ben Barka

16 mai 1962

Ben Barka rentre de Paris : il est accueilli triomphalement à Rabat par la foule.

7 décembre 1962

Le roi Hassan II fait approuver par référendum la constitution qu’il a lui-même rédigé. L’UNFP appelle à l’abstention. La Constitution est approuvée par 97% des votants.

Ben Barka, près de Bouznika, est victime d’un accident provoqué par une voiture qui prend la fuite: il échappe de peu à la mort et a une vertèbre cervicale brisée.

2 janvier 1963

Démission des 3 ministres de l’Istiqlal du gouvernement pour protester contre l’omnipotence du Chef du Cabinet du Roi Guedira.

Quelques jours plus tard, l’Istiqlal passe officiellement à l’opposition tout en reconnaissant l’autorité du Roi. L’Istiqlal fait une tentative de rapprochement avec l’UNFP sans succès.

13 au 15 Mars 1963

Hassan II est en visite officielle en Algérie. A cette occasion, Hassan II rappelle au président Algérien Ben Bella l’accord conclu avec le GPRA relatif aux frontières maroco-algériennes.

Les frontières entre l’Algérie et le Maroc au Sahara avaient, en effet, été établies par la France au gré de ses intérêts. En 1961, le Maroc et la Tunisie, Etats souverains, avaient conclu un accord avec le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), selon lequel aucune question territoriale ne serait soulevée avant l’indépendance. Le GPRA avait admis, de son côté, que les frontières coloniales n’étaient pas opposables à ses voisins.

Le Président Ben Bella demande du temps, la république algérienne étant encore naissante.

20 mars 1963

Guedira annonce la tenue d’élections législatives prochaines et la création d’un parti: le FDIC (front national pour la défense des institutions constitutionnelles) dans lequel on retrouve le MP d’Aherdane et le PDC d’Hassan El Ouazanni.

17 mai 1963

Les élections sont un succès pour l’UNFP qui conquiert “officiellement” 28 sièges sur 144. Les deux grands partis Istiqlal et UNFP ont la majorité en nombre de voix. Cependant, le découpage électoral et des trucages électoraux minorent effectivement le score de l’UNFP et de l’Istiqlal.

L’Istiqlal a 41 députés, le parti du Roi emporte 69 sièges et peut gouverner avec la majorité.

Ben Barka est élu député de Rabat dans la circonscription du quartier populaire de Yacoub El Mansour. Il devient le leader de l’opposition au Roi.

16 juillet 1963

La police investit le siège de l’UNFP en pleine préparation des élections cantonales et municipales qui ont été reportées, mais dont l’UNFP est le grand favori.
Abderrahim Bouabid, l’ancien ministre du cabinet Ibrahim est libéré, mais 100 militants sont emprisonnés. Ben Barka en visite au Caire échappe à la rafle, mais dans tout le pays les arrestations des militants de l’UNFP se succèdent : plus de 5.000 au total.

17 Août 1963

Le ministre de la justice Ahmed Bahnini annonce que les arrestations sont consécutives à un complot déjoué contre le Roi. Le fquih Basri est désigné comme le chef du complot, et parmi les comploteurs d’anciens résistants, Cheik el-Arab, Moumen Diouri et Ben Barka avec l’aide de fonds qui proviendraient des régimes progressistes d’Algérie, d’Irak et de Syrie.

8 octobre 1963

La guerre des sables entre l’Algérie et le Maroc intervient dans un contexte politique intérieur particulièrement tendu. La rivalité entre les deux pays est non seulement territoriale mais elle est aussi idéologique.

L’élite révolutionnaire algérienne de la République Algérienne socialisante est en effet proche des idéaux de Ben Barka.

Après que le Maroc ait déployé des troupes en plusieurs points de la zone désertique qui s’étendait entre le Hamada du Draâ et Béchar, le Président Ben Bella estime que l’intégrité territoriale de l’Algérie est menacée et attaque les FAR à Hassi Beida.

Les combats sont acharnés durant trois jours et rapidement l’armée Marocaine mieux entraînée à ce type de conflit et mieux équipée prend le dessus. L’OUA par l’entremise de Haïlé Sélassié, l’Empereur d’Ethiopie, regroupe le roi du Maroc, le président Ben Bella et Modibo Keita, Président de la République du Mali autour de la table de négociation.

Un accord de cessez-le-feu sera signé le 2 novembre et aboutit à un modus vivendi soulignant qu’il n’y a ni vainqueur ni vaincu.

16 octobre 1963

L’appel de Ben Barka depuis le Caire appelant à déjouer la machination néo-colonialiste est mal perçue par l’opinion publique marocaine. L’UNFP se déchire sur le comportement à adopter.

13 novembre 1963

Formation d’un nouveau gouvernement confié à Ahmed Bahnini.

22 novembre 1963

Ouverture du procès des conjurés. Quatre vingt six sont présents mais dix sept sont absents dont Ben Barka.

Le verdict après plusieurs mois de procès ne sera rendu que le 14 mars 1964 : Basri, Diouri et Benjelloun sont condamnés à mort. Ben Barka et Cheik el-Arab sont condamnés à mort par contumace. Le Bâtonnier Abderrahman Youssoufi bénéficie d’une peine de prison avec sursis. Les autres sont condamnés à de lourdes peines de prison.

Décembre 1963

L’année 1963 qui s’achève voit la dernière grande émigration juive du Maroc. Le pays comptait 270.000 juifs en 1948, et seulement 164.000 en 1960. Plus de la moitié, soit 102.000 émigrent entre 1961 et 1964 pour Israël ou pour l’Europe et l’Amérique, après que l’émigration collective, d’abord officiellement interdite, ait été tolérée.

Avril 1964

Un nouveau parti est constitué, né des cendres du FDIC : il s’appelle le PSD (parti socialiste démocrate) et a pour président le 1er Ministre Bahnini. Il est animé par Guédira.

Juin 1964

Adoption du principe d’arabisation de la justice et nationalisation de la presse aux mains d’étrangers.

7 août 1964

Cheik el Arab, l’ancien résistant, après une longue traque qui tient en haleine tout le Maroc est abattu par les policiers d’Oufkir à Casablanca. Selon la légende, il se serait suicidé devant Oufkir lui-même plutôt que de se livrer.

19 août 1964

Remaniement ministériel : Oufkir est nommé à l’Intérieur et Meziane à la Défense, Mohammed Cherkaoui beau-frère du roi, aux affaires économiques. La suppression du Ministère de la Mauritanie et du Sahara Occidental est mal perçue par l’Istiqlal.

20 août 1964

Les condamnés à mort du complot du 16 juillet 1963 sont grâciés par Hassan II et leur peine est commuée en prison à perpétuité.

22 mars 1965

Une circulaire fixant la limite d’âge à 17 ans pour accéder au secondaire provoque la colère des lycéens : la plupart, en effet, se voyaient ainsi bloquer l’accès aux études et à tout espoir de vie meilleure.

23 mars 1965

Les syndicats et l’UNEM s’étant joints au mouvement, les lycéens casablancais bientôt suivis de ceux de Fès et de Rabat se mettent en grève : les jeunes non scolarisés rejoignent les grévistes, la répression policière est violente et on assiste alors à des scènes d’émeute à Casablanca.

Le gouvernement pris de court fait appel à l’armée pour réprimer violemment les manifestations. Oufkir en personne dirige la répression, qui fait probablement plusieurs centaines de morts.

Avril 1965

Le Roi propose à l’ensemble des partis politiques la constitution d’un gouvernement d’union nationale refusée par les partis de l’opposition. En signe de bonne volonté, il accorde une amnistie générale à tous les prisonniers politiques : le fquih Basri, Diouri et Benjelloun en bénéficient.

25 avril 1965

Ben Barka rencontre à Francfort, chez son frère, le Prince Moulay Ali cousin et émissaire du Roi. La rencontre n’aboutit à aucune conciliation possible entre Ben Barka et le pouvoir royal.

7 juin 1965

Dans l’impossibilité de constituer un gouvernement d’union nationale et de disposer d’une majorité au Parlement, Hassan II utilise l’article 35 de la constitution qui lui donne les pleins pouvoirs législatif et exécutif.

Hassan II refuse de procéder à de nouvelles élections avant d’avoir réviser la constitution. Il forme un nouveau gouvernement dont il prend la tête.

L’Istiqlal dénonce l’état d’exception et demande le retour de la légalité. L’UNFP demande que la nouvelle constitution soit plus démocratique.

29 octobre 1965

Mehdi Ben Barka qui faisait fréquemment des voyages entre la Suisse, la France et l’Egypte où il s’était exilé, est enlevé par deux policiers français, aidé de truands, devant la brasserie Lipp à Paris, où il devait rencontrer un cinéaste en vue de la préparation d’un film à projeter lors de l’ouverture de la Conférence Tricontinentale qu’il était chargé d’organiser.

La disparition de Ben Barka plonge le monde politique Marocain et International dans la consternation.

Ahmed Bahnini  ministre de la justice puis 1er ministre du 13 novembre 1963 au 8 novembre 1965, est mort à Skhirat lors du coup d’État du  10 juillet 1971. Ahmed Bahnini a eu un parcours atypique parmi les hommes politiques du règne de Hassan II : après avoir été de ceux qui ont reconnu le sultan Mohamed Ben Arafa en 1953, il obtint malgré tout les faveurs de Hassan II.

Abderrahman Youssoufi figure emblématique de la gauche marocaine, né en 1924, un des fondateurs de l’UNFP devenu UFSP, passe 15 ans en exil à la disparition de Ben Barka, grâcié il rentre au Maroc en 1980, succède à Bouabid en 1992, s’exile à nouveau volontairement en 1993 pendant 2 ans, il est nommé 1er ministre après le succès de la gauche en 1997 jusqu’en 2002, il quitte la politique en 2003.

Omar Benjelloun avocat, syndicaliste et journaliste, idéologue du parti UNFP, condamné à mort avec Ben Barka en 1963, il est plusieurs fois arrêté et torturé, victime d’attentat en 1973 en même temps que Mohamed El Yazghi, il est assassiné en 1975 par des membres de l’organisation islamiste Chabiba Islamiya.

Mohamed Hassan Ouazzani un des premiers militants de la lutte pour l’indépendance, fondateur de l’Action Marocaine, 1er parti politique marocain. Une figure de la politique appréciée par ses amis comme ses adversaires politiques, intègre et droit. Blessé à Skhirat lors du coup d’état contre Hassan II, il meurt en 1978 des suites de ses blessures.

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